Influence des ferrures sur un cheval de courses

Exemple de fer à cheval : le poids non négligeable peut avoir un impact sur le pronostic

Les conditions de ferrures peuvent avoir une influence sur la course de chaque cheval, c'est donc un élement qui mérite d'être étudié attentivement tant l'analyse des partants et l'impact sur le pronostic pmu de la course peut être grand.

Les différents types de fers et leurs conséquences sur le pronostic d'une course

Un fer à cheval est une bande métallique en forme de U qui épouse la forme du pied du cheval ou plus précisément, la forme de la surface portante du pied afin de la protéger contre l’usure. C’est un peu l’équivalent des semelles, des patins qu’on ajoute sur nos chaussures.

Les ferrures des chevaux de courses sont différentes pour le plat, le trot ou l’obstacle :

  • La ferrure des galopeurs et des trotteurs doit être aussi légère que possible. En général les fers sont en aluminium ou en acier rainé, chaque fer pesant entre 50 et 75 g en fonction de la pointure. Il existe également des ferrures en plastique.
  • Pour les chevaux courant en steeple, la légèreté est dans ce cas moins importante. Comme les pieds du cheval sont mis à rude épreuve dans les disciplines de saut, c’est surtout la solidité du fer qui va être recherchée. Les fers sont un peu plus épais et donc un peu plus lourds.

Il est à noter par ailleurs que les types et les techniques de ferrures évoluent avec l’âge du cheval. Le choix d’un type de fer pour un cheval dépend donc principalement de l’âge du cheval, de sa façon de courir ; de la discipline dans laquelle il va courir, de la nature du sol ou du revêtement. Pour trouver la meilleure ferrure pour chaque cheval, il est donc indispensable pour un entraîneur de travailler avec un bon maréchal ferrant qui saura être à l’écoute du cheval afin de l’accompagner au mieux dans son développement.

Pourquoi ferre-t-on les chevaux ?

Le ferrages des chevaux se fait pour plusieurs raisons.
D’abord pour protéger les pieds des chevaux. Un cheval qui marche sur un caillou à sabots nus peut se blesser la sole (partie sous le sabot). Un fer surélève les pieds et limite le contact avec le sol. Mais pour les chevaux de course qui courent sur des pistes d’hippodromes parfaitement entretenues, ce n’est pas la vraie raison. Quoi que. Certaines pistes peuvent parfois réserver des surprises.

On ferre les chevaux de course pour éviter une usure de leurs sabots. Ces chevaux travaillent plusieurs heures par jour et à ce rythme, et sans protections, la corne de leurs sabots serait littéralement abrasée en quelques semaines par les phénomènes répétés de friction et d’échauffement. La piste de Vincennes en mâchefer est particulièrement corrosive.

La réglementation sur les fers

Avant tout chose il est important de préciser que la législation peut changer suivant les pays. En France, les chevaux de galop ont été interdits de déferrage, alors que d’autres pays autorisent les chevaux à courir pieds nus.

En France, c’est le Code des courses, disponible sur le site du Cheval Français, qui fait référence.
En cours de trot, les chevaux doivent obligatoirement être âgés de plus de 3 ans pour être déferrés.
Un trotteur est considéré ferré quand "la moitié au moins de son sabot est munie d’une protection rigide et visible qui assure cette fonction pendant tout le temps de la course."
Les crampons, ainsi que toute saillie dépassant la face intérieure du fer, sont par exemple strictement interdits.
A contrario un cheval est réputé déferré "lorsque son sabot n’est muni d’aucune protection ou est protégé uniquement par de la résine".
Voici la signalétique typiquement utilisée par les sites de courses pour signaler la ferrure d’un cheval :

  • Ferré
  • Déferré postérieur
  • Déferré antérieur
  • Déferré des quatres

Pourquoi déferrer un cheval ?

Parce que chez les trotteurs on s’est rendu compte que certains chevaux couraient mieux pieds nus. Certains, pas tous. Chaque cheval est différent, chaque cheval a une qualité de corne différente, qui lui permettra d’être plus ou moins performant pieds nus, or tout ce qui a un impact sur les performances du cheval durant sa course, aura un impact sur le pronostic pmu.

Pourquoi observe-t-on, en général, une meilleure réussite des chevaux déferrés ? Tout simplement parce que chez les trotteurs en particulier, un cheval libre de tout fer a moins de poids à porter, c’est mathématique.
Faut-il en conclure qu’il faille systématiquement préférer un cheval déferré à un cheval ferré dans son pronostic ?
La question mérite d’être posée car la réponse n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît.

Alors faut-il jouer les déferrés aux courses ?

Quand on parle déferrés aux courses, il faudrait en réalité distinguer trois types de chevaux :

  • les déferrés habituels : ces chevaux courent tout le temps ou presque sans fers
  • les déferrés pour l’occasion : ces chevaux courent habituellement avec des fers mais l’entraîneur a choisi de les déferrer pour une course en particulier
  • les déferrés pour la première fois : comme son nom l’indique, les chevaux "déferrés pour la première fois" testent une nouvelle façon de courir... Tout est possible.

Nous n’allons pas analyser ici en détail ces différentes typologies. L’idée est simplement de répondre à la question que tout turfiste s’est au moins posée une fois "Les déferrés ont il plus de chance de gagner ?" ou pour être encore plus précis : "Faut il jouer les déferrés au trot ?". Notez que ces deux questions sont très différentes et qu’elles attendent donc deux réponses circonstanciées.

Pour répondre à ces interrogations voici quelques statistiques, réalisées sur plus de 38 000 courses et 518 000 chevaux. Tout d’abord sur la réussite selon la ferrure :

Ferré 6.5 %
Déferré postérieur 9.7 %
Déferré antérieur 6.2 %
Déferré des quatres 10.9 %

On constate tout d’abord que la réussite moyenne des chevaux déferrés des antérieurs est très proche de celle des chevaux ferrés. Aucun impact. En revanche, les chevaux déferrés des postérieurs et des 4 ont une meilleure réussite. Mais sont-ils plus rentables pour votre pronostic turf ?

Réponse avec ce second tableau, qui indique le rapport moyen des gagnants suivant la ferrure :

Ferré 10.33 €
Déferré postérieur 8.70 €
Déferré antérieur 9.98 €
Déferré des quatres 8.20 €

Les chevaux ferrés ressortent comme ayant en moyenne une plus grosse cote. Pourquoi ? Tout simplement parce que tout le monde a accès à l’information de la ferrure et que tout le monde sait qu’elle a un impact sur la réussite des chevaux. Résultat, les déferrés sont beaucoup plus joués que les autres chevaux.

Conclusion sur l’impact des ferrures sur les pronostics hippiques

Bien que chaque cheval soit différent, on constate qu’en moyenne les chevaux déferrés réussissent mieux que les autres chevaux au sens mathématique du terme. Les chevaux qui courent sans fers connaissent, en moyenne, une réussite supérieure aux autres chevaux et ce de façon significative, sauf pour les chevaux déferrés uniquement des antérieurs...

Les chevaux à privilégier pour faire un bon pronostic pmu sont donc, par ordre de priorité décroissante, ceux qui sont déferrés des 4, puis ceux qui sont déferrés des postérieurs.

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